Prise en charge pré et post-opératoire du ligament croisé antérieur (LCA) quelles sont les bonnes pratiques

15 mai 2025

Article rédigé par Nathan Touati et Antoine Fréchaud – Kinésithérapeutes du sport et co-fondateurs de NeuroXtrain

Introduction

La rupture du ligament croisé antérieur (LCA) survient le plus souvent chez les individus jeunes et actifs et peut avoir des conséquences physiques et psychologiques négatives à long terme. Le diagnostic repose sur une combinaison de l’anamnèse du patient, de l’examen clinique et, souvent confirmé par de l’imagerie par résonance magnétique.

Les objectifs principaux de la prise en charge sont de :

  • Restaurer la fonction du genou,
  • Eliminer les obstacles psychologiques à la participation à une activité,
  • Prévenir d’autres blessures et l’arthrose et d’optimiser la qualité de vie à long terme.

Les trois principales options de traitement de la rupture du LCA sont :

La rééducation préopératoire suivie d’une RLCA et d’une rééducation postopératoire qui est la méthode la plus répandue et la plus complète proposée à ce jour.

La rééducation comme traitement de première intention suivie d’une reconstruction du LCA (RLCA) chez les patients qui développent une instabilité fonctionnelle ou même chez ceux qui ont retrouvé une bonne stabilité du genou.

La RLCA et la rééducation postopératoire comme traitement de première intention

Quelles sont les bonnes pratiques à avoir ?

La prise en charge de la rupture du LCA se compose donc généralement d’une première phase pré-opératoire et d’une seconde phase post-opératoire qui sont deux phases avec des objectifs relativement similaires.

Ces phases sont composées d’une rééducation qui doit être réalisée pour améliorer les résultats post-chirurgicaux. La rééducation doit commencer dès que possible après le diagnostic. La rééducation préopératoire suit les principes de la rééducation des phases aigüe et intermédiaire post-opératoires, mais les déficits d’amplitude de mouvement en extensions passive et active du genou et de force des quadriceps et ischio-jambiers doivent être spécifiquement ciblés, car ces facteurs sont associés à de mauvais résultats post-chirurgicaux.

Il est crucial durant les phases pré- et post-opératoires de préparer le genou de la meilleure des manières pour l’opération et pour le début de la rééducation post-opératoire. C’est-à-dire avoir un genou « sec » donc sans œdème, et fonctionnel avec une bonne amplitude de mouvement, et les muscles principaux quadriceps et ischio-jambiers avec une force adéquate.

Pour obtenir ces bonnes amplitude et force de contraction, il va être impératif tout d’abord de contrôler cet œdème et rendre le genou le plus sec possible. Pour contrôler l’inflammation, nous allons avoir plusieurs bonnes pratiques à respecter :

  • L’élévation du membre lésé

Soulever le membre atteint le plus souvent possible, de sorte qu’il soit plus haut que le cœur.

  • La protection

Cesser les activités provoquant de la douleur lors des premiers jours.

  • Le froid (cryothérapie) & la compression de la zone présentant l’œdème

L’application de froid va permettre de contrôler l’inflammation sans la couper totalement comme le ferait un médicament anti-inflammatoire. L’inflammation joue un rôle crucial pour permettre la guérison, nous ne voulons pas la couper totalement, mais simplement la contrôler pour éviter son abondance et donc un œdème trop important qui viendrait gêner l’opération ou la rééducation post opératoire.

L’application de froid localement durant cette première phase est donc la solution de choix, et coupler cela avec de la compression semble être la solution parfaite. Le froid et la compression vont jouer un rôle important dans la récupération des lésions tissulaires, notamment en réduisant le métabolisme cellulaire, en retardant la conduction nerveuse, en inhibant l’expansion de l’œdème et en soulageant la douleur.

  • La vascularisation

Faire des activités cardiovasculaires pour irriguer les tissus endommagés et augmenter leur métabolisme tout en respectant l’état de la blessure.

  • Et la quantification de la charge de travail

Quantifier son stress mécanique en intégrant de la mise en charge et du mouvement, sans occasionner de douleur.

Conclusion

Une fois ces bonnes pratiques mises en place, il n’y aura plus qu’à suivre une rééducation adaptée comportant des exercices de gain d’amplitude notamment en flexion et en extension, ainsi que des exercices de réveil musculaire du quadriceps qui, chez certaines personnes, peut se retrouver inhibé. Cette inhibition peut être liée justement, à l’inverse, à des ischio-jambiers trop contractés et à un œdème trop important dans le genou, d’où l’importance de la mise en place des bonnes pratiques pré et post-opératoires.

Dès que les amplitudes et les sensations de contractions sont retrouvées, il n’y a plus qu’à suivre un programme de renforcement et de reprise d’appuis et d’activité sur les mois de rééducation. Pour avoir plus d’informations sur cette pathologie et ses prises en charge, rendez-vous sur cet article Rupture du ligament croisé antérieur (LCA) : explication et traitement sur le site web de NeuroXtrain.

Tout le contenu de cet article est présenté à titre informatif. Il ne remplace en aucun cas l’avis ou la visite d’un professionnel de santé.

Antoine Fréchaud et son associé Nathan Touati sont à la tête de NeuroXtrain, site web spécialisé dans la rédaction d’articles et création de contenus divers sur les sciences du sport, les performances, les nouvelles technologies et la rééducation des athlètes. 

Sources : 

Filbay SR, Grindem H. Evidence-based recommendations for the management of anterior cruciate ligament (ACL) rupture. Best Pract Res Clin Rheumatol. 2019 Feb;33(1):33-47. doi: 10.1016/j.berh.2019.01.018. Epub 2019 Feb 21. PMID: 31431274; PMCID: PMC6723618.

Evans J, Nielson Jl. Anterior Cruciate Ligament Knee Injury. [Updated 2022 May 5]. In: StatPearls [Internet]. Treasure Island (FL): StatPearls Publishing; 2023 Jan-. Available 

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